La Forêt Amazonienne
Cela se passait en l’an 2016, on ne pouvait pas entendre ses cris effroyables inaudibles à nos oreilles, mais pouvions-nous douter qu’il était en train de mourir dans d’atroces souffrances.
On commença par lui trancher les pieds d’un seul mouvement, puis on continua par lui arracher les bras, ce qui fit jaillir son sang avec effroi, et finalement il finit par s’éteindre quand ces bourreaux étaient en train de peler son écorce comme une orange. C’était l’un des plus vieux arbres de ce qu’on appelait à l’époque, la forêt amazonienne, il avait vu et connu tant de choses tout au long de sa vie qu’une génération entière aurait pu en parler sans arriver à court d’histoire. Il avait eût la chance de vivre au beau milieu de ce qu’on appelait, il y’a tant d’années, les poumons de notre Mère la Terre, cette forêt qui avait été attaquée et détruite par l’un des plus dangereux prédateurs sur cette terre durant ce siècle, l’être humain.
Le déclin de cette Terre avait commencé plusieurs années auparavant, lorsque le premier arbre était tombé au vingtième siècle avant les années 80, ensuite cela avait empiré chaque année, rien que pour les années 2010 cinq millions d’hectares de forêt disparaissaient chaque année, malheureusement l’homme n’avait pas compris qu’il était en train de tuer la terre sur laquelle il était en train de vivre, l’étouffant lentement à petit feu, tout ça pour le défaut majeur de l’homme, l’argent. Chaque être humain achetant meuble, parquet, maison, bois précieux venant de cet abattage contribuait à sa fin. L’homme a commencé à comprendre ce qu’il faisait, mais trop tard, en plus les gouvernements de l’époque faisaient mine de s’y intéresser, mais faisaient tout en réalité pour ralentir les choses et fermer les yeux. Mais je ne dis pas que tous les hommes étaient sans cœur, heureusement beaucoup de personnages avaient marqué l’histoire pour leurs convictions et qui croyait en l’être humain. Raoni Metuktire le grand chef Kayapo s’est battu toute sa vie et se bat encore pour défendre comme il dit les poumons de la Terre, mais malheureusement les plantations de palmier avait eût raison de son combat, cet homme me fait penser à d’autres grands hommes comme martin Luther King qui se battait pour défendre la déségrégation, le droit de vote ainsi que l’emploi des minorités ethniques, Malcom X défenseurs des droits de l’homme et des droits afro-américains, Che Guevara dirigeant de la révolution cubaine et surtout le Mahatma Gandi qui veut dire grande âme et qui avait contribué à conduire l’Inde à l’indépendance. Tous ces hommes étaient morts assassinés à cause de leurs convictions. Au Pérou, le premier septembre 2014 Edwin Chota Valera, Jorge Rios Perez, Fransisco Pinedo et Leoncio Quinticima Melendez, Chef de la communauté Ashaninka de Saweto, ont été lâchement assassinés par des braconniers exerçant la coupe illégale de bois alors qu’ils tentaient de protéger leur forêt. Ces quatre Chefs voulaient simplement vivre en harmonie avec leur Mère Nature comme ils l’appelaient.
Nous étions là mon ami et moi regardant ces barbares entourés cet arbre, continuant leurs besognes sans avoir aucun remord, aucun égard pour ce qu’il venait de faire à cet arbre, comment regarder cette scène sans avoir le minimum de compassion envers cet être vivant, sans nous dire que sans cet arbre rejetant de l’oxygène par tous les pores de ses feuilles, nous vivions, mais surtout nous respirions grâce à lui.
Nous regardions avec dégoût, je me tournais vers mon ami et croisa son regard rempli de stupeur et d’incompréhension. Il est pourtant costaud, les épaules larges, un port de tête bien droit et malgré son impressionnante corpulence qui force le respect, ses yeux dégagent une grande douceur d’âme, il ne parle pas de naissance, mais sait se faire comprendre d’un seul regard, nous nous comprenons d’ailleurs très bien, avons les mêmes goûts pour la nourriture et adorons manger et passer du temps ensemble, à tel point que pour moi il est comme un membre de la famille et celui que je chéri le plus.
Nous nous étions connus un après-midi de beau temps, j’étais allez rejoindre une amie d’enfance que je n’avais pas vue depuis très longtemps et il était là, nos regards se sont croisés et j’ai senti à cet instant qu’une grande amitié allait naître entre nous, et j’avais raison...
D’un coup une sensation bizarre nous envahit, en me retournant, j’aperçu un halo bleu formant un grand cercle, il se tenait là devant nous à un mètre de distance, plus nous le regardions plus je sentais que ce cercle dégageait une forme d’énergie positive, nous faisant ressentir de la sérénité, ce genre de sérénité qui vous fait comprendre que vous êtes en sécurité et que rien ne peut vous atteindre. En regardant mieux, j’aperçus à l’intérieur un énorme bulldozer, il était en train de mettre à néant tout ce qui se trouvait sur son passage, il arracha et déracina tellement d’arbres en si peu de temps que cela en était stupéfiant, il avait devant lui un dernier arbre qui se plantait là sur cette plaine vaste et triste remplie de cadavre d’arbres, le bulldozer s’approcha et d’un coup s’attaqua à lui, l’arbre résista tant et tant, qu’il fallut au bulldozer plus d’une heure pour l’arracher de la Terre d’où il était né, jusqu’au moment où il s’arrêta net et fini par couper son moteur, là un cri effroyable se fit entendre et nous vîmes mon ami et moi cet arbre gigantesque oscillé pour finir par tomber et se coucher au sol en continuant ce cri aigu, cri qui résonnait dans cette plaine vide de sens et de vie, où rodait une odeur de terre humide retournée.
Il avait été le dernier, le dernier de son Clan qui faisait partie d’une grande famille de bois précieux, ce que l’on appelait, nous être humain une espèce rare, rare et précieux, surtout pour le fric, mais dans la forêt c’était différent.
Dans la forêt il était le Roi de son Clan, il régnait sur des kilomètres carrés, que dis-je des hectares de forêt. Dans la forêt il était respecté, encouragé, aimé, vénéré comme un Dieu vivant, d’ailleurs c’était un Dieu vivant.
Chaque partie de la forêt était garder et protéger par un Clan, plus leurs bois étaient précieux, plus ils étaient respectés, car sagesse et honnêteté coulaient dans leurs veines, quand une discorde était prouvée on venait leurs en parler, car seule la parole de ses grands sages pouvait la régler, ils trouvaient toujours une solution pour que tous puissent grandir et déployer leurs branches sans nuire sur le terrain d’autrui, pour que tout animal et géant vive en parfaite harmonie avec ce que Dame Nature leur avait accordé.
Mais ça c’était, il y’a bien longtemps, bien des Lunes c’était passée avant que ces barbares viennent les déracinés, bien avant que l’horreur soit constatée.
Ils avaient commencé par un de ses cousins lointains, qui avait eu la malchance d’avoir son territoire plus près du serpent noir, que nous êtres humains appelions chemin, et qui avec le temps avait mué découvrant une peau noir bitumée, il était si venimeux que nul ne pouvait l’arrêter, grimpant, oscillant, creusant son chemin au milieu de cette forêt luxuriante sans jamais être fatigué, ravageant tout sur son chemin, mordant, étouffant toute chose se rebellant, jusqu’au jour où il arriva à ses pieds.
Ce jour-là, il n’eut aucune chance, venant de tous côtés, ils avaient amené avec eux des chiens de fer, leurs gueules béantes déracinaient et trouaient tout ce qui pouvait croiser leurs mâchoires d’acier, ils l’avaient déraciné, torturé, écartelé comme une punition faite au Moyen-Âge, on avait fini par le découper pour l’emmener très loin de sa Terre natale.
Cet arbre qui était âgé de quelques centaines d’années, avait fini par atterrir dans un autre Pays, nous qui n’avions pas compris ce qu’il avait à nous offrir, en avions fait une monnaie d’échange pour qu’il finisse comme tapisserie dans un chalet, un gros investisseur français avait décidé de montrer sa richesse en faisant construire un sauna avec son bois, au milieu d’une chambre démesurée.
Son frère plus jeune de quelques dizaines d’années avait fini dépouillé de sa peau. Nu comme un ver on l’avait scié en gros rondin, pour finir tailladé de plusieurs coups de burin, son torse précieux gisait maintenant en forme de statue sur l’étagère d’une boutique de déco design à Londres.
Trois de ces petits enfants avaient quant à eux, fini par être sciés en lamelle de toute taille, empaquetés par paquet grossier et envoyé par avion dans une parqueterie de luxe en Russie, là où la Nature n’existait pas.
Quant à ceux dont l’essence était moins précieuse à nos yeux, ils avaient fini bradés par de grosses sociétés, vendues dans des centaines de centres commerciaux pour des gens qui voulaient passer pour des milieux aisés et qui n’avaient en réalité pas assez d’argent pour le réaliser.
L’un des pires supplices avait été réservé à son père, l’un des Rois les plus anciens de son Clan, il avait vécu mainte et mainte vie au fil des siècles, il avait vu grandir et s’agrandir cette forêt parmi les siens, dénouer et créer multitude d’histoires, vue et vécue avec tant d’espèces inconnues qu’une éternité n’aurait pas suffi à les compter. Il avait eu le temps de grandir à un tel point, que du haut de sa cime, un oiseau en aurait eu le vertige.
On dit qu’il a fallu cent hommes pour le décapiter et plus d’un mois pour le découper, ces racines étaient tellement profondes que l’on dit qu’elles touchaient le cœur de notre Mère la Terre et n’ont jamais été enlevé, mais ces tortionnaires avait quand même trouvé le moyen de le déraciner de sa Terre adorée, acheminer dans des pirogues le long du fleuve pendant des semaines, on l’avait enfermé par la suite dans des containers sentant la suie pour traverser des continents entiers.
De là son bois était tellement précieux qu’il avait été vendu au plus offrant tel un esclave, dans une vente privée tenue par des millionnaires sans scrupule. Son dernier trajet, cortège funeste avait été fait par des poids lourds.
Déraciné à tout jamais, il avait fini cloué pour l’éternité sur les sols d’un building aux États-Unis, acheté par une Startup connue qui avait décidé d’assortir les quarante-deux étages de cette tour de béton au sol se trouvant dans le hall d’entrée.
Piétiné à longueur de journée par des milliers de pieds, les seuls craquements que l’on pouvait entendre de lui, était fait par la chaleur dégager d’un serpent d’acier cacher sous son plancher et qui servait à ces usagers à ne pas avoir froid l’hiver venu.
Tous ces passants ne savaient même pas qu’ils marchaient sur l’un des plus grands Géants que l’humanité avait connus.
Suite à ce cauchemar nous étions paralysés, ne pouvant plus bouger nous restions là sans parler.
Le halo bleu nous ayant montré ce qui s’était passé, c’était transformé et avait pris la forme d’une porte enchantée, montrant toujours cette Terre décapitée et écorchée, cette porte se dessinait au sol, maintenant au lieu de la passée il fallait plutôt y descendre, comme si un étage ensoleillé c’était retrouvé d’un coup dans un sous-sol humide et mal éclairé.
Au bout d’un moment au loin on aperçut deux hommes venir vers nous, plus il se rapprochait plus je distinguais la silhouette du chef Raoni reconnaissable à son plateau retenu par sa lèvre antérieure. Coutume de leur tribu, il paraît que plus le plateau est grand plus l’homme est fort et à de la valeur aux yeux des femmes, pas la peine de vous dire la taille de celui du chef.
À côté de lui se tenait un homme à la tête rasé, habillé d’une tunique bordeaux et jaune, je me dis que c’était sans aucun doute un moine Bouddhiste, mais que ferais un moine Bouddhiste au côté du Chef en pleine forêt Amazonienne ?
Les deux hommes s’avancèrent en nous saluant et le Chef nous dit
« Sais-tu pourquoi l’arbre a résisté à ce point et pourquoi le chauffeur a coupé son moteur ? »
Voyant ce désastre mon ami et moi, nous étions deux ce coup-ci à ne pas pouvoir parler, le moine rajouta
« Vous venez d’assister à la mort du dernier arbre de la forêt Amazonienne, quinze ans de plus ont suffi pour venir à bout de cette forêt, maintenant notre Mère la Terre est à l’agonie, car elle ne peut plus respirer, une cicatrice ouverte vient de lui être infligé par la main de l’homme, comme un coup d’épée sur un torse, malheureusement cette cicatrice ne pourra jamais guérir et aura raison de son souffle, maintenant allez et continuez votre chemin, mais n’oubliez pas ce que vous venez de constater »
Et les deux hommes s’en sont allés.
Nous ne savions pas quoi penser de ce qui était arrivé, et surtout d’avoir vu ses deux hommes nous dire une chose aussi impensable. Nous reprenions donc notre chemin quand je me mis à penser à tous ces arbres à jamais disparus,*cette forêt venait-elle vraiment de disparaître ?
Des peuples entiers d’indien d’Amazonie se retrouvaient sans Terre, sans maison, sans quoi se nourrir, sans parler des animaux qui avaient perdu leur habitat naturel, sans parler des espèces que nous ne connaîtrons probablement jamais, sans parler des espèces que nous avons nous-mêmes exterminées.
Abasourdi, nous étions prêts à repartir quand mon ami marcha sur une chose faisant un bruit bizarre, je lui criais de ne plus bouger tout en me rapprochant pour voir ce que c’était, plus je me rapprochais plus un tic-tac distinct se faisait entendre, le sang me glaça, ce bruit reconnaissable en pleine forêt. Cela pouvait-il être un oubli de nos guerres ?
Finalement je repris mes esprits et me dit qu’il n’y avait aucun intérêt à faire sauter une parcelle de cette forêt maintenant même si ce n’était plus qu’une plaine ou plus rien ne vivait, je dis à mon ami de ne pas s’en faire et commença à creuser, à ce moment j’aperçus une forme en métal ressemblant à une sorte de demi-sphère, intrigué je me mis à creuser plus vite, là une deuxième sphère apparue, étonné je me mis à dégagé ces deux sphères pour savoir à quoi elles étaient reliées, quel étonnement ce fut lorsque je découvris que ces deux sphères étaient en fait relié à un énorme réveil, si gros que Gulliver pourrait s’en servir de montre gousset, ces deux sphères étaient tout simplement les deux parties se trouvant au-dessus du réveil permettant à celui-ci de sonner quand la clenche du milieu se mettait à vibrer, on a tous eût à un moment donné de sa vie ce genre de réveil.
Rassurant mon compagnon de route, je me mis à le regarder plus en détail, en fait ce réveil avait une drôle de particularité, il ne donnait pas l’heure. Tout aussi bizarre que cela pouvait être, la trotteuse était bien là, la petite aiguille et la grande aussi, sauf que la petite aiguille indiquait des mois et la grande des années ? Cela voulait-il dire que la petite ne se déplaçait qu’une fois par mois et la grande qu’une fois par an ? De ce fait, la petite était placée sur le mois de septembre et la grande sur l’année 2016, suivait-il le cours de la vie ? Au dos se trouvait une grande clef imbriquée dans un petit trou, au-dessus de celui-ci écrit en profondeur, on pouvait lire trois mots < il est tant >.
Nous reprenions donc notre chemin en nous posant des tas de questions en emportant ce réveil avec nous. Au bout d’un moment, mon ami et moi, toujours abasourdi et triste de ce qui venait de se passer, avons décidé de faire une pause et là je repensais aux trois mots au dos du réveil, intrigué je demandais à mon ami « crois-tu que c’est le moment ? » mon ami se tourna vers moi avec un regard étonné, je rajoutais « de tourner la clef » mon ami acquiesça, alors fébrilement je me mis à tourner la clef, jusqu’au moment où un clic se fie entendre.
Et là… à ce moment précis, un grand brouillard se leva du sol pour nous entourer et se mit à tournoyer si vite que ça nous donnait le tournis, pour finalement s’évaporer aussi vite qu’il était apparu.
Nous ne pouvions en croire nos yeux, tout autour de nous, maintenant, se tenait une nature et un paysage magnifique. Étions-nous au Paradis ?
Nous nous retrouvions en plein milieu d’une plaine remplie de verdure et de choses tellement magnifiques que même les écrivains les plus rêveurs et les plus fous n’auraient pas l’idée de l’inventer, alors que peu de temps auparavant nous étions sur une plaine désertique et sans vie.
À la gauche de mon ami se trouvait un arbre imposant faisant approximativement neuf mètres de haut avec une largeur de cinq ou six mètres. Au pied de cet arbre se trouvait une multitude de fleurs de toute sorte, abritant de magnifique papillon multicolore encore jamais vu à ce jour, sur l’une de ces branches, entourée de feuilles verdoyantes, se tenait une demi-douzaine d’oiseaux reflétant des couleurs si parfaites que même la plus grande boîte de crayon de couleur n’aurait pu les reproduire.
La suite est dans mon livre.

Les Barrages
Par moment, une odeur d’encens consumée se mélangeait à l’air ambiant. Sur notre gauche, des offrandes étaient posées sur des petits autels en pierres, on devinait qu’elles étaient là pour honorer cette montagne, comme pour la remercier de nous autoriser à gravir ses flancs. Devant nous ce dessinait un chemin qui serpentait vers le bas, nous permettant je présume, de redescendre de notre nuage rocheux. Le plus spectaculaire se trouvait devant nous, un fleuve immense se déplaçait de colline en colline sur des kilomètres, si loin que la fin était inexistante, il était si large que tous les Dragons des fleuves environnants auraient pût s’y baigner en même temps.
Mais une question restait en suspens, où avions nous réellement atterri ?
Ce qui était sur c’est que nous ne pouvions êtres que sur les chaînes montagneuses, mais de quel côté… côté Sud de l’Himalaya au Karakoram à l’Ouest ou sur la cordillère du Kunlun au Nord souvent appelé le Toit du Monde… à peine nous posions nous ses questions qu’une ombre ce dessina au sol, quelques secondes après, cette ombre nous cacha le soleil une fraction de seconde et un bruissement d’ailes se fit entendre. En levant les yeux vers le soleil, nous aperçûmes une forme reconnaissable.
C’était notre cher Zorus scintillant de mille feux, éclairé par les rayons du soleil. Après quelques mouvements d’ailes, il vint se poser près de nous et nous dit
« Alors mes amis, on respire mieux ici, vous êtes sur les bords du fleuve Yarlung Tsangpo aux confins du Tibet, l’un des nombreux fleuves traversant le Tibet. Pour une fois je ne suis pas là pour regarder l’un de vos rêves, ni pour regarder votre cruelle réalité, mais pour contempler le paysage à vos côtés »
Le Tibet est souvent appelé le Toit du Monde, mais il est également appelé le Château d’eau de l’Asie, car les plus grands fleuves Asiatique débutent sur les Terres du Tibet… c’est comme une fontaine géante, qui se frayant un chemin entre les montagnes laisse couler un gros filet d’eau pour abreuver Dame Nature.
Au bout d’un moment, nous décidâmes d’explorer le petit chemin à nos côtés. Nous descendions scrutant les environs, quant au bout d’un moment nous apercevions plus bas, des sortes de carrés formant un jeu d’échecs décalé, plus nous approchions, plus nous nous mettions à distinguer en réalité des toits faits de tuile entrelacée. Quant au détour d’un chemin, nous avons eu le plaisir de rencontrer notre petit moine, qui avait décidé lui aussi, de se promener à nos côtés.
Nous arrivâmes au bord du village, des petites maisons s’étaient incrustées parmi les rochers, une route gravillonnée coupait le village en deux. D’un côté sur le pas d’une porte se tenait un ancien, reconnaissable à son visage ridé, on aurait pu se permettre de les compter comme les anneaux d’un tronc d’arbre pour savoir combien d’années il avait passé sur notre Terre adorée. Il souriait, le visage reposé et irradié d’un bonheur présent dans son cœur, dans ses mains remplies de callosités, fumait une petite pipe d’un brun très contrasté, ses mains de géant qui laissait entrevoir qu’il avait longuement travaillé tenaient pourtant cette pipe délicatement. Ses cheveux étaient d’un blanc immaculé et était recouvert d’une petite casquette portée sur le côté, une simple petite veste lui suffisait pour se réchauffer, alors qu’un froid assez osé se faisait ressentir. Au milieu du chemin, des enfants jouaient, courant et s’amusant à se lancer des morceaux de bois abandonné, une des petites filles pourtant restait éloignée, plus proche de petit cochon apprivoisé, on pouvait deviner qu’elle était là pour les garder.
De l’autre côté une femme également âgée, était assise près d’un porche, son visage pourtant extrêmement ridé, dégageait une beauté inégalé, levant la tête pour nous regarder, elle nous sourit, et là son visage se mit à rayonné, comme si chaque ride qu’elle portait était illuminée de bonheur et de sérénité. Nous étions là regardant ce visage ridé rempli de beauté, que vous avez envie de photographier pour ne pas l’oublier, pour ne pas oublier ces marques de vie qui ont apparu au long des années et qui pourtant pour certains font tout de nos jours pour les cacher comme si nous avions honte de notre passé. Obligé de cacher ses rides trahissant le nombre d’années de notre corps fatigué pourtant si bien porté par certains de nos aînés.
Un peu plus loin sur le chemin, une chienne protégeait son petit et l’abreuvait de baisers, comme si le temps passé à ses côtés ne suffirait jamais à lui donner l’amour qu’elle avait emmagasiné. Juste à ses côtés, sur une table faite de bois assez âgé, quatre hommes jouaient au Mah-jong, riant, parlant, s’étonnant du plaisir que ce jeu pouvait leur procurer. Plus loin, une maison était fermée, les volets de bois usés étaient comme recroquevillés sur un mur beige décoré de dessins osés représentant la fertilité, qui était pour eux, je pense, reconnaissable au Bodhisattva également peint sur les murs et leur procurant la joie de descendance assurée.
Un peu plus bas, une petite maison était remplie de chaleur, car on pouvait y voir par la porte entrebâillée, un enfant agenouillé devant une statue de Bouddha tenant dans ses mains trois encens qui était en train de se consumer, priant, on voyait à son regard qu’il était en paix et en sécurité, il avait l’air si bien, que rien n’aurait pu égalé cette sérénité à part le Bouddha qu’il était en train de prier.
Entre deux maisons, on pouvait apercevoir un petit fleuve qui sortait du mur de la montagne par une sorte de lézarde faite à hauteur d’homme, la moitié de cette lézarde était totalement recouverte de glace, l’eau qui s’en échappait était si transparente que par moment on avait du mal à suivre son filet d’eau s’écoulant le long de la roche, en regardant cette eau coulée, on pouvait deviner que Dame Nature avait décidé d’étancher la soif de tout être vivant dans ce village, mais une question me taraudait l’esprit, ce fleuve était là depuis la nuit des temps, permettant au village de s’y installer pour avoir de l’eau à proximité, ou était’ il apparut après, se frayant un chemin parmi la fonte des glaces et les tremblements de terre courant dans ce paysage.
D’un coup un bruit peu familier ce fit entendre, mon ami et moi, nous sommes retournés en même temps, nous aperçûmes notre petit moine assis sur une chaise faite de bambou, il s’était installé sur la terrasse d’une maison, devant lui se tenait assis un couple d’ancien se tenant la main comme au premier jour, ils souriaient, devrais-je dire ils rayonnaient. La petite Dame regardait son compagnon avec des yeux remplis d’amour, lui, souriait et riait à la discussion qu’il avait avec le petit moine, en les regardants, nous étions envieux de leurs bonheurs si parfaits.
Ils avaient tous deux les cheveux blancs et pourtant s’aimait comme de jeunes adolescents, on voyait à leurs comportements que l’amour qu’ils avaient l’un pour l’autre avait suffi pour les combler de bonheur tout au long de leurs vies.
On voyait que finalement, ils avaient compris, compris qu’il valait mieux se réjouir de l’instant de bonheur éphémère que nous avons eu la chance de connaître, plutôt que de pleurer les instants de bonheur perdus.
À ce moment-là, mon ami s’approcha d’un groupe de lapin et de poule se tenant là, les poules généralement peureuses, bizarrement, se laissaient approcher et toucher comme s’il faisait partie de leurs amies, les lapins quant à eux venaient se blottir contre lui, appréciant sa chaleur et sa compagnie.
Une chose était sûre, c’est que ce village malgré sa simplicité, dégageait une force enracinée dans chaque mur de ces maisons, on pouvait lire une paix de l’âme dans chaque personne qui y vivait, et surtout on pouvait ressentir le bonheur qui s’en dégageait, il était si fort qu’une seule chose vous venait à l’esprit, finalement allions-nous repartir.
Seul Zorus avait continué d’avancer par petit battement d’ailes jusqu’au bout du chemin, là il s’y était reposé près d’un grand carré de verdure regroupant un potager, chaque légume de cet espace était gentiment arrosé par une brume légère que formait le clapotis du fleuve à ses côtés, au milieu par un petit chemin à demi enterré, des jarres se remplissaient doucement de ce délicieux nectar.
Tous les légumes y poussaient comme envoûtés par les rayons du soleil.
Le rejoignant, nous aperçûmes entre deux branches, un tout petit chemin fait de pierre assez ronde, ces pierres avaient été mises là pour servir de marche, nous approchant, nous vîmes que le chemin descendait pour déboucher sur un petit terre-plein au ras de l’eau, ce petit terre-plein était dissimuler de la vue par de grand rocher plat poser tout autour à la verticale, certains étaient remplis de mousse, d’autres étaient d’un blanc immaculé, le sol était recouvert de petits cailloux blancs dont les coins formaient des vagues sûrement faits par une sorte de râteau.
En plein centre une grosse pierre plate avait été déposée sur deux pierres carrées plus petites servant de banc, m’approchant je m’aperçus que l’une des grosses pierres verticales dissimulait en réalité comme une petite caverne, cette petite grotte creuser à même la pierre, abritait en son centre un magnifique Bouddha fait également de pierre. Il était là assis sur une fleur de lotus, méditant, contemplant ce fleuve face à lui, attendant qu’une personne vienne le prier d’éclairer son chemin et d’écarter toute mauvaise énergie nuisant à sa santé.
À ses pieds était déposée des offrandes pour le remercier de nous protéger, huile, riz orge était déposée dans de petites coupelles en fine porcelaine, à côté dans un petit vase assorti, de l’eau limpide attendait d’être bu, juste devant des dizaines de petits bâtonnets en bois dont le bout était brûlé, était planté dans un magnifique pot de bronze rempli de sable servant à consumer cet encens.
Nous sentant protégés et en sécurité, nous nous mettions tous à nous installer, nous mettant face à ce fleuve, nous nous installions confortablement pour pouvoir le contempler en évitant soigneusement de cacher la vue à notre Bouddha adoré, quand à peine installés, nous commençâmes à sentir d’étranges secousses sous nos pieds.
Petit à petit, les secousses s’amplifiaient, nous pouvions voir de minuscules cailloux se mettre à sauter comme des puces sur un chien pour aller s’écraser quelques mètres plus loin, c’est vrai que nous étions dans une région ou les tremblements de Terre avaient déjà été recensés, mais cela n’y ressemblait pas vraiment. Regardant le fleuve devant nous, nous nous apercevions assez vite que son niveau augmentait. D’un coup des grondements sourds venant des gorges montaient jusqu’à nos oreilles, des centaines de poissons bondissaient hors de l’eau affolée essayant d’atteindre les rives, comme si pour la première fois de leur vie ils allaient se mettre à marcher, tous les oiseaux au sol s’envolèrent, des pierres venant d’en haut s’écrasaient près de nos pieds.
Nous nous demandions d’où cela venait, quand à ce moment précis, nous vîmes ce fleuve se lever tel un serpent géant, essayant d’atteindre les cimes les plus élevées, comme s’il était en train de se noyer, cela pouvait-il être possible ?
Zorus nous dit d’un coup de ne pas bouger et qu’il allait essayer de savoir ce qui était en train de se passer. À peine il finit sa phrase qu’il se mettait à voler telle une fusée.
Pendant ce temps, nous regardions ce serpent géant s’animer, nous étions là ne servant à rien, nous demandant ce qu’il allait se passer. Nous nous attendions à entendre le réveil sonné, mais rien. Plus le temps passait, plus ce serpent jaillissait, mais que cherchait-il à faire ?
Au bout de quelques minutes, alors que nous avions l’impression que cela avait duré des heures, nous aperçûmes à nouveau Zorus planant comme un Aigle à l’affût. D’un coup il se mit à descendre tel un avion bombardier, une fraction de seconde plus tard atterrissant à nos côtés, il nous dit
« Monter, monter, Dame nature à décider de se rebeller »
Tous les plus grands fleuves de ce continent, freinés, arrêtés, stopper, défigurés par des barrages de béton armé, avaient décidés de tout faire écroulés.
On ne peut pas emprisonner Dame Nature, nous dit Zorus, sinon, elle se met à se rebeller nous faisant comprendre de quoi est capable notre Nature adorée.
L’eau montait si vite que nous n’arrivions même plus à voir ses côtés, d’immenses lames de fond venaient fouetter tout ce qui se trouvait sur son passage, tous les barrages construits sur tous les fleuves environnants étaient en train de craquer. N’ayant pas assez d’élasticité sous le poids monumental de ce serpent géant, de grandes fissures qui s’était formées étaient en train de claquer, sauf que l’eau déchaînée était bien trop rapide, tous les villages construits aux pieds de ses rives, risquaient d’être engloutis, ainsi que celui où nous nous trouvions, des centaines de personnes étaient en danger, des douzaines de troupeaux de Yacks ne pouvait se sauver, sans parler des enfants qui n’auraient pas le temps de montées sur des hauteurs appropriées.
Zorus nous regarda et d’un air grave nous parla
« Trop de barrages ont été construits* par l’homme pour essayer d’apprivoiser tous ces fleuves. Lorsqu’on arrive à complexer Dame Nature et qu’elle se sent enfermée, alors un jour elle décide de se rebeller, ce jour est arrivé et rien ne l’arrêtera, sauf que là elle s’est mise à déborder et qu’elle va engloutir tout le mal qui lui a été fait dans le passé.
Vous n’avez plus le temps de réagir, juste le temps de regarder cette cruelle réalité »
D’un coup tout se précipita, le réveil sonna pour marquer une nouvelle année et notre petit moine nous regarda avec une mine épouvantée. Je regardais le réveil et m’aperçus qu’il marquait l’année 2020.
Le petit moine se retourna, s’agenouilla devant le Bouddha et se mit à prier
« Bouddha, toi qui es l’éveil incarné, pardonne à tous ces êtres leurs stupidités, car des êtres innocents n’ont rien demandé »
À ce moment-là, nous avons immédiatement compris que Bouddha était compatissant à ce que le petit moine lui avait demandé et avait décidé de sauver l’humanité.
D’un coup un grand vent se leva, il était si fort qu’il se mit à siffler, ce sifflement ce faisait entendre pour réveiller neuf géants, et au loin, nous stupéfiants, les neuf fils du Dragon se mirent à se lever dans les neuf bras du Mékong.
Depuis des siècles les Vietnamiens le surnomment Ciru long (neuf Dragons), car ils sont persuadés que les neuf embouchures du Mékong se jetant dans la mer, abritent en réalité, les neuf fils du Dragon Impérial Yao Long, père et Empereur de tous les Dragons. Cela dit tout être humain qui avait décidé de les compter, n’arriva jamais au bout de leur peine, car ceci n’arrête jamais de bouger.
Les Dragons qui s’y cachent pour l’éternité n’arrêtent pas de faire disparaître ou de creuser à nouveau ces embouchures à chaque mouvement de leurs queues.
Mais aujourd’hui, ils avaient enfin décidé de se monter.
Tianlong le Dragon céleste, Shenlong le Dragon spirituel, Fucanlong le Dragon des trésors cachés, Dilong le Dragon terrestre, Yinlong le Dragon ailé, Jialong le Dragon à cornes, Panlong le Dragon lové, Huanglong le Dragon jaune et Longwang le Dragon royal sortirent en furie de l’eau, mécontents d’avoir été dérangé à cause de la folie de l’être humain.
Tous se mirent à voler.
la suite est dans mon bouquin.

Le Pays du Soleil Levant

« Je me prénomme Mitsuko et suit honorée de vous avoir enfin à mes côtés, je sais de source sûr que venir nous visiter est depuis longtemps l’un de vos souhaits les plus grands, maintenant celui-ci va se réaliser et c’est un immense plaisir de ma part que de pouvoir vous accompagner »
Devant nous se tenait une magnifique Geiko, plus communément appelé chez nous Geisha, mais attention, pour les Japonais cela est très péjoratif, c’est pour cela que je continuerais à l’avenir de leurs donner le nom de Geiko par pur respect envers ce Peuple. La remerciant humblement de sa gentillesse, je sentis mon cœur battre la chamade, étant sûr d’être enfin arrivé au fameux Pays du soleil levant.
N’y tenant plus, je commençais à m’avancer sur ce chemin pavé vers un village que l’on voyait au loin, mon ami généralement devant, pour une fois se retrouvait à traîner.
M’arrêtant un instant pour regarder aux alentours, je m’aperçus que l’on était dans une vallée encaissée entourée de montagnes enneigées. Plus bas de charmantes petites maisons au toit pentu c’était recroquevillée dans le fond de la vallée, certaines d’entre elles fumaient et étaient entourées de joie, d’autres par contre ne bougeaient pas, elles ressemblaient à un A majuscule droite et fière d’être à côté de leurs confrères. Leurs toits étaient recouverts d’un blanc manteau qui ne pouvait jamais s’épaissir grâce à leur forme si particulière évitant ainsi le surpoids de neige qui pouvait s’y accumuler. Personne alentour ne s’y promenait guère laissant ainsi la joie à mon ami de contempler ce que Dame Nature avait à offrir.
Nous étions arrivés dans la préfecture de Gifu et devant nous se tenait le fameux village de Shirakawa-go, le village de la rivière blanche. À l’époque Edo il était habité par des Paysans qui faisaient l’élevage de vers à soie. Leurs maisons, les Gassho Zukuri venant de l’expression Gassho Sourou, réunir ses mains pour la prière d’où les toits pentus étaient forts bien faits pour cela.
Mon ami et moi commencions à descendre vers cette vallée quand cette petite Geiko nous rejoignit, voyant malheureusement que je l’avais un peu zappé trop enthousiaste de découvrir ce Pays qui m’était cher, je m’en excusais très humblement en lui demandant de me pardonner, se mettant à ses côtés pour lui parler, nous attendions sagement mon ami et moi la réponse de cette délicate Geiko.
Elle portait un magnifique Kimono de soie rouge et or rempli de fleurs de Sakura qui entourait un dragon aux cinq griffes. Pour fermer ce Kimono, un obi blanc immaculé venait faire le tour de sa taille, cette ceinture de soie faisant plusieurs mètres de long se terminait dans le dos en nœud de tambour, ce fameux nœud était reconnaissable à sa forme de petit coussin et uniquement réservée aux femmes mûres. Un petit col blanc sortait au niveau de son cou voulant dire que c’était une Geiko confirmé et non plus une Maiko une apprentie Geiko, car celui-ci aurait été rouge. Son maquillage appuyait mon opinion quant à son rouge à lèvres étincelant posé délicatement sur ses deux lèvres, une Maiko n’ayant le droit de recouvrir que sa lèvre inférieure. Son corps était monté sur des Geta, sorte de petites sandales de bois dont j’étais en train de contempler la forme et ma foi n’arrivait pas vraiment à comprendre comment cette magnifique Geiko arrivait à trouver son équilibre sur des bois aussi hauts, ayant un peu la forme d’une coque de bateau, si vous aviez le malheur d’appuyer un peu trop sur le devant de vos pieds vous étiez sûr de pouvoir regarder l’herbe de très près. Pour finir, ses pieds étaient cachés par des Tabis, ces fameuses chaussettes séparant le gros orteil des autres doigts de pieds et qui sont faits pour pouvoir porter ces fameux petits souliers.
« Nous allons visiter ce village qui est l’une de mes préférées et je comprends que vous soyez pressés, je vais vous servir de guide si vous me le permettez »
Nous dit cette chère Mitsuko précédée d’un grand sourire.
Étonné nous ne savions que dire et acceptions avec grand plaisir qu’elle puisse nous accompagner.
Reprenant la route de ce petit village, nous remarquions sur ce sentier qu’un magnifique Torii y’était figé, malgré moi je ne puis éviter de m’étonner, car il était vraiment stupéfiant. Arrivant au niveau de ce Portail je m’arrêtais pour le contempler.
Celui-ci était fait de bois précieux et avait une couleur rouge orangé, il était constitué de deux montants verticaux dont le bas était recouvert de plaque de cuivre recourbée, ces deux piliers supportaient deux linteaux horizontaux gravés de plusieurs signes Japonais ressemblant à de la Calligraphie, ce style de Torii était appelé shinmei Torii, car il était droit au contraire des Torii courbés que l’on surnommait myôjin Torii. Ils sont généralement situés à l’entrée des Temples Shintoïstes permettant une séparation symbolique entre le monde physique et le monde spirituel, ne comprenant pas dans ce cas pourquoi ce Torii s’était retrouvé sur le chemin d’un village.
Intrigués nous passions donc ses piliers, pas à pas, nous attendant à voir quelque chose changé, ne constatant aucun changement radical nous nous mettions à marcher d’un pas plus léger suivi de notre nouvelle amie Mitsuko.
Ce village était séparé par deux petits chemins, à droite se trouvaient les plus grandes maisons avec des toits très épais qui étaient à l’origine construites pour pouvoir supporter le poids de la neige quand celle-ci avait décidé de tomber.
Devant l’une d’elles, deux petites filles se tenaient autour d’un feu qui m’avait l’air fort agréable, l’une des deux petites filles était en train d’écouter avec attention un homme qui s’était agenouillé, il portait sur lui une armure de Samouraï et lui contait les histoires du passé. En regardant les mimiques formées par le visage de cet enfant on pouvait deviner qu’elle était un peu apeurée et remplie de joie à la fois, tenant un gros nounours en forme de Panda dans ces bras, on pouvait également deviner ces changements d’humeur à la façon dont celui-ci était écrasé.
L’autre petite fille se tenait à ses côtés et regardant les traits de son visage, on ne pouvait se tromper en disant que celle-ci était sa sœur jumelle, finalement elle n’avait que faire de ce vaillant guerrier qui se tenait près d’elle bien trop occuper à déguster un sucre d’orge qui ma foi était aussi long que son bras.
Un peu plus loin deux jeunes femmes riaient aux éclats, ne comprenant guère le japonais je ne pouvais savoir ce qu’elles disaient, mais en y regardant mieux on pouvait s’apercevoir que l’une d’elles avait plutôt tendance à regarder vers le bas, mettait souvent sa main devant sa bouche qui était en forme de O et rougissait de plus en plus à la conversation de son amie, on pouvait donc en conclure, je pense, qu’elles conversaient de choses un peu trop coquines.
Face à eux se tenait un couple d’amoureux, ils s’étaient arrêtés devant une de ces maisons, étant face à face ils avaient tous deux la tête tournée sur le côté contemplant cette maison comme s’ils en avaient toujours rêvé.
Leurs mains étaient jointes amoureusement rappelant immédiatement le toit pentu de cette maison, je me dis que c’était étonnant de les voir s’afficher de cette façon, eux généralement si discret et respectueux, c’est une chose qui ne se permette guère devant les gens habituellement. L’homme était vêtu d’un costume bleu marine très chic surmonté d’une cravate assez classique, la montre d’une grande marque portée à son poignet et ses chaussures de très grande qualité me faisait penser qu’il devait travailler dans la finance à un poste assez élevé, je me plaisais à croire également qu’il devait sûrement avoir la chance d’habiter une grande ville comme Tokyo ou Kyoto et qu’il avait dû attendre toute la semaine avant de retrouver sa belle.
La jeune femme quant à elle portait le tailleur d’une Université reconnaissable à l’écusson qui était apposé sur le haut de sa veste, celle-ci était complétée d’une jupe plissée faisant pensée à un kilt. Ses cheveux qui étaient aussi raides que des baguettes étaient attachés par deux couettes rappelant les héros de Manga et son maquillage était plutôt discret. De grandes chaussettes blanches recouvraient la moitié de ses jambes et à ses pieds des petits souliers vernis y’étaient attachées.
C’était ce genre de couple qui vous faisait du bien, on ne sait pourquoi, mais leurs sourires qui radiaient de tous les côtés et leurs bonnes humeurs qu’ils étaient en train de partager vous faisaient replonger en instant dans vos souvenirs du passé en repensant à la première fois que vous aviez rencontré la personne à qui vous tenez ou teniez le plus à l’époque, vous savez, ces souvenirs qui vous font tellement de bien et qui vous fait relâcher la pression que vous pourriez avoir sur le moment, ces fameux souvenirs qui vous enrobent de douceur pendant quelques instants, vous comblant de bonheur et de joie et qui on ne sait pourquoi vous oblige à avoir un rictus au coin des lèvres, ce tout petit moment qui vous fait créer instinctivement un voile devant vos yeux et vous permet de faire défilé à nouveau les meilleurs moments du passé. Ces fameux instants si chers à votre cœur et que vous seul avez envie de partager.
Sans trop y faire attention, nous avions commencé à nous enfoncer sur le chemin de droite attirée par l’épaisseur de ses toits de chaume pouvant atteindre les uns mètres d’épaisseur. Le miscanthus variétés d’herbe appropriée pour ses toits tenait pratiquement à la verticale, s’en était presque magique quand on savait qu’en réalité aucun clou n’y était figé, les madriers et les entretoises de ces charmantes maisons étaient fixés tout simplement par des cordes faites de paille et la partie inférieure était chevillée de bois.
Quant au Chaume utilisé, bien fumé, on ne le changeait que tous les cinquante ans.
Plus nous les regardions mon ami et moi, plus cela nous donnait l’envie de les visités, à tel point que nous en parlions à Mitsuko, nous souriant elle nous dit pouvoir nous combler, car à un mètre de nous se tenait une de ces maisons. Une grosse pancarte en bois y était attachée ou il était notée en Japonais que c’était l’une des plus anciennes demeures de ce village et que datant de l’époque Edo les villageois qui y’habitaient avaient eu pour désir de la transformer en musée pour que tout le monde puisse en profiter, ils avaient également réussi par ce petit coup de génie que leurs demeures reste intactes jusqu’à aujourd’hui.
Sans nous faire prier nous allions du coup d’un pas énergique visiter l’intérieur de cette charmante maison qui je suis sûr, allait combler notre curiosité.
Remerciant Mitsuko à grand coup de flexion, nous nous disions en même temps d’avoir beaucoup de chance qu’elle puisse jouer les traductrices à nos côtés.
Remerciant Bouddha de cette visite inopinée nous commencions à rentrer dans cette demeure ou des générations entières avaient eu le plaisir d’habiter, à peine nous passions le pas de la porte que nous sentions déjà un apaisement nous envahir.
Devant nous se tenait une immense pièce où l’air ambiant était fort agréable et où l’on pouvait sentir un filet d’air se déplacer. Il faut savoir qu’à l’époque le Rez-de-chaussée était la pièce principale de chaque demeure ou vivait de grande famille, les étages supérieurs étant consacrés à l’élevage de vers à soie. Les Gassho Zukuri ont des toits de forme triangulaire sur une large base rectangulaire, ou la structure ingénieuse de chaque étage permet de régler sans aucun souci l’air, la lumière et la chaleur de chaque pièce permettant ainsi aux familles d’abriter les cocons de soie en toutes tranquillités.
Regardant autour de nous nous pouvions contempler la totalité de la pièce qui par endroit était coupée par de grandes cloisons en papier typique du Japon. Bizarrement le sol dessinait un grand carré qui était creusé en profondeur sur une quinzaine de centimètres laissant apparaître un sol naturel d’un blanc poudré. Au centre de ce carré était posée une sorte de structure en fer forgé, pas très haut, mais assez long faisant un peu penser à nos pare-feu de cheminée, devant lui gisait au sol des bûches de bois à moitié consumé comme si le feu venait de s’éteindre, nous permettant sans problème de nous imaginer l’odeur du bois brûlé si particulière à nos sens olfactifs et nous faisant replonger dans certains de nos meilleurs souvenirs.
À quelques centimètres au-dessus de ce feu se tenait à l’horizontale une barre de fer, elle-même posée sur deux fins piliers, nous faisant comprendre sans détour qu’une grosse marmite devait y être accrochée. Juste au-dessus descendant du plafond, attachée par quatre grosses cordes, un rectangle de fer épais servant à protéger le toit de chaume quand le feu était allumé, laissait se suspendre dans le vide une grosse poulie largement usée servant, je présume, à déplacer les marmites en fontes bien trop lourdes une fois remplie et destinée à une famille composée de plusieurs générations.
Je ne pouvais m’empêcher en regardant ce lieu rempli de magie d’imaginer qu’à l’époque une famille devait être assise autour du feu mangeant et racontant des histoires qui les faisait rire à gorge déployée. Pendant ce temps à l’étage des cocons devaient se fabriquer pour abriter de futur ver à soie faisant découvrir par la suite la Magie de Dame Nature.
Il est dit qu’il y’a vingt-cinq siècles la Princesse chinoise Si Ling Shi buvant une tasse de thé à l’abri du soleil sous un mûrier-platane, avait eu l’heureuse surprise de découvrir le fil de soie en voulant rattrapée un cocon tombé dans sa tasse, celui-ci humidifié par le thé avait laisser déployé le fil magique que la Princesse était en train de tirée.
Mon ami et moi étions réellement réjouis de la curiosité comblée par ce lieu et continuions donc à détailler cette demeure avec joie. Regardant Mitsuko qui c’était aventuré un peu plus loin dans l’immensité de cette pièce,
je vis juste au-dessus d’elle figée sur le mur une étagère vide, venant la scrutée de plus près je m’aperçus qu’elle était ornée d’une grosse tresse de paille un peu poussiéreuse qui n’était autre en réalité qu’une corde de paille de riz. Faisant toute la longueur de l’étagère, elle était retenue par plusieurs nœuds faits de fil rouge, des bandes de papiers pliées étaient retenues par celle-ci à intervalle régulier.
Ne cherchant pas plus loin on pouvait tout de suite comprendre pour les initiés que cette étagère avait à un moment donner abrité un Kamidana.
Littéralement étagère des Kamis désignant les divinités ou esprits vénérés dans le Shintoïsme, un Kamidana permet à ses hôtes de les vénérés chaque jour par des prières et des offrandes pour les remercier du bienfait de la vie.
Chères lectrices et lecteurs la suite vous savez où la trouver, dans mon bouquin.
Mine à Ciel ouvert
Je me mis donc à tourner la clef, me demandant où cela allait nous mener. Le clic se fit entendre, nous retenions notre souffle curieux et un peu anxieux de ce qui allait nous arriver, quand d’un coup, nous sentîmes le sol se dérober sous nos pieds.
N’ayant même pas le temps de faire les yeux ronds, nous nous mettions à tomber. De plus en plus vite, de plus en plus loin, de plus en plus bas, essayant de tendre la main à mon ami histoire de me rassurer, nous nous sommes mis à ralentir, quand tout d’un coup, nous atterrissions délicatement sur des matelas.
Je dis à mon ami étonné que nous avions atterri bien bas.
Regardant autour de nous, nous vîmes une vision d’horreur, en fait nous avions atterri sur une pile de vieux matelas, posés là comme s’il avait fini de donner du confort à leurs occupants.
Devant nous ce dressait des collines immenses, éventrés de tous côtés, une odeur nauséabonde se dégageait de ces trous béants, d’énormes wagons sur rail sortaient de ses trous remplis de pierre noire dégageant une odeur très reconnaissable, à côté de ses montagnes s’élevaient des usines, d’immenses cheminées reliées à ses usines crachaient des fumées toxiques au-dessus des montagnes décapitées, des dizaines d’hommes étaient en train de s’agiter autour de ce désastre, au sol de la poussière noire dessinait des chemins allant dans tous les sens, l’air était vicié et ont avait réellement du mal à respirer.
Nous étions mon ami et moi, devant des carrières de charbon à ciel ouvert, des hommes dynamitaient* la montagne pour en extraire le charbon, effaçant les montagnes de l’horizon. Au loin des trains se remplissais de charbon en partance pour je ne sais où, encore plus loin on devinait de grands bâtiments appartenant à des grosses sociétés, qui était reliés à des sortes de grandes usines électriques, près de nous d’anciennes mines de charbon avaient été rouvertes, pour essayer de gratter le reste de charbon qui aurait pu être oublié, à notre droite des sortes de caisson ressemblant à des containers, était posé à même le sol servant d’abris à tous ces mineurs, qui avaient jetés des poubelles près des vieux matelas ou nous avions atterris.
À peine avions-nous regardé ces images d’horreurs que nous allions sans tarder tourner la clef de notre réveil espérant au plus vite s’en aller de ce monde damné. Au même moment le réveil sonna, la date avait encore changée et c’était arrêtée sur l’année 2007*, de là un fracas épouvantable se fit entendre juste derrière nous, à peine nous étions nous retourner que nous reconnaissions notre cher Zorus qui avait atterri dans une sorte de poubelle géante. En essayant de reprendre son souffle plusieurs fois en vain, il se regarda dépité, son plumage aux couleurs de diamant avait fait place à une couleur terne et sans brillance, ces yeux couleurs d’or, n’arrêtait pas de papillonner et en toussant il se mit à nous dire
« Malheureusement, ce n’est pas un rêve, mais une de vos réalités, Oh mon plumage, comment vais-je faire pour faire partie tout ça.
Écoutez-moi bien, je ne vais pas aller par quatre chemins, il s’avère que comme vous j’ai hâte d’aller voir ailleurs, pour faire simple, la moitié du monde ne sait pas que le charbon est encore utilisé de nos jours, alors aujourd’hui c’est un conseil que je vais vous prodiguer, à chaque fois que vous sauvegarder des dossiers sur un Cloud, de manière indirecte vous brûler du charbon*, pour des milliers de documents sauvegarder sur des serveurs, des milliers de Tonnes de charbon sont extraits des carrières pour alimenter des usines électriques, mais n’oubliez pas que pendant que vous regardez que quelques fois par An des photos que vous avez mises de côté, les serveurs eux tournent vingt-quatre heures sur vingt-quatre, contribuer donc à sauver notre Mère la Terre et utilisez dont des clefs USB et vous épargnerez beaucoup de montagnes, cela bien sûr n’est qu’un des exemples que vous pourriez accepter.
N’oubliez pas que toute personne aussi petite soit-elle peut contribuer si elle le désire vraiment à changer le processus que vous avez déclenchés, si vous ne faites rien, il faudra encore plus de charbon pour les centrales, et pendant ce temps plus de déchets toxiques* sera enfouie dans les entrailles de notre Mère la Terre comme si un cancer venait se développer en elle pour la tuer.
Alors n’attendez plus réagissez, aujourd’hui il ne suffit plus d’avoir un Cloud pour être dans le vent, mais de dire à tous que vous contribuer à la protection de notre Mère la Terre et que vous êtes disposé à la sauver »
La Suite est dans mon Livre ...
Sable Bitumineux
Plus nous descendions plus la lumière commençait à baissé, une odeur horrible commençait à titiller notre nez, des vagues de fumée polluer s’étirait vers le néant, une chaleur horrible se dégageait du sol à tel point que même Lucifer en aurait été étonné, jusqu’au moment où atterrissant, nous vîmes que nous avions été éjectés dans une espèce de marre visqueuse huileuse et sableuse, ne ressemblant à rien de ce que l’on connaissait.
À croire que cette porte nous avait ouvert un voyage vers l’enfer.
Tout autour de nous montrait chaos et désolation, des morceaux de fer noirci et d’immense cheminée dessinait dans ce paysage comme une sorte de graphisme géant qui malheureusement avait plus de pic que de ligne apaisé, sur des centaines de mètres, le sable avait l’air de s’enfoncer pour remonter aussitôt gerbant une masse noire à l’aspect indéterminée, tout autour de nous était formée de grande marre luisante ressemblant à du gazole renversé, des géants de fer s’empressait de ramasser ce mélange visqueux pour l’emprisonner à l’intérieur de leur corps d’acier, d’immenses tuyaux vrombissaient planté dans ce sol désolé.
Me demandant ce qu’ils pouvaient bien amener, deux hommes casqués nous demandèrent de ne pas rester là, car l’on pouvait être en danger et se brûler.
Commençant à lire quelques panneaux réservés à ces pollueurs affamés, je compris malheureusement ou nous avions été attirés.
Nous avions atterri sur un site d’extraction le plus mortel pour notre Mère la Terre, un site d’extraction de sable bitumineux.*
Notre race n’en ayant pas assez fait, on avait décidé de se battre contre du sable pour en extraire une énergie fossile dont la méthode pour la retirer était encore inavouée il y’a quelques années, sauf que maintenant c’était autorisé, mais en plus fait sur des milliers de mètres carrés.
Avant d’arriver au sable, de magnifiques forêts arborées avaient été écrasées, faisant fuir de magnifiques animaux de leurs terriers. Même les Élans avaient fui les cours d’eau où ils avaient l’habitude de se désaltérer, car ceci était maintenant empoisonné, les Ours avaient fini de marquer les arbres de leurs territoires, car ceci n’existait plus, le Cerf avait fini de bramer pour sa femelle, car l’écho s’était éteint à tout jamais, le Castor avait perdu l’éclat orange de ses dents, car il n’avait plus de bois à ronger.
Nous apercevions maintenant en haut des montagnes Rocheuses des Lynx suivre les empreintes des meutes de loups, non pour les traquer, mais sachant très bien que le Loup fuyant d’instinct ses carnivores à deux pattes, ils les emmèneraient dans un endroit où l’être humain n’avait pas accès. Des fois, ils marchaient si loin qu’ils se retrouvaient au Pays des Montagnes glacées.
D’un coup le réveil n’arrêta pas de sonner comme affolée, le regardant pour savoir ce qui se passait, je m’aperçus qu’il montrait toute sorte de dates 1960, 65, 85, 96, 2016, 2020, 2035, 2045… et d’un coup plus rien, les aiguilles s’étaient stopper, cela voulait ’il dire que nous n’étions plus là après, ou que nous avions enfin compris ?
Nous frayant un chemin parmi ces flaques boueuses, mon ami et moi étions étonnés et catastrophés de ce désastre ressemblant énormément à ce que nous avions vu précédemment sauf que celui-ci était encore plus désespérant.
D’un coup juste devant nous un tout petit tourbillon ce mit à apparaître, grandissant il fit place à un halo rougeâtre qui commençait à nous envelopper pour finalement nous recouvrir totalement.
D’un coup, un miracle avait eût lieu, une fois ce halo disparu, nous nous étions retrouvés entouré de géant de bois, ils étaient si grands que nous avions l’impression d’être des fourmis à leurs côtés, certains allaient facilement jusqu’à cent mètres de haut pour des envergures encore jamais découvertes à ce jour, ces arbres avaient le feuillage si dense qu’il était dur de voir à travers, d’autres par contre avaient les branches beaucoup plus écartées, certains encore avaient leurs feuillages en forme de pointe tandis que d’autres avaient les feuilles plus rondes et plus adoucies. Sur certains de ces Géants des fleurs magnifiques apparaissaient tantôt petite et des fois assez conséquentes faisant disparaître les branches sur lesquels elles poussaient.
Leurs écorces pour les plus grands étaient remplies de sillon faisant entrevoir par instant sous ces écorces de géant un bois rougeâtre similaire au Clan de leurs ancêtres, d’autres par contre avaient une écorce lisse surmontée par endroit de petit nuage de mousse essayant de s’accrocher tant bien que mal sur ces mâts géants. Sur d’autres par contre c’était si dense qu’on ne voyait même plus leur tronc.
Un petit pincement au cœur nous fit tressaillir, car ces géants ressemblaient au Clan d’Amazonie où ce Roi que nous avions connu auparavant avait fini comme le Christ, cloué sur un plancher, mais malheureusement sans être ressuscité.
« Nous l’avons connu, il était notre ami et faisaient partie du Clan des Géants »
Commençant à être habitué, nous n’étions pas plus étonnés quand cette voix vinre jusqu’à nous, regardant autour de nous, je cherchais notre ami Zorus ou notre cher petit moine adoré, mais rien !
« Nous sommes l’assemblée du Clan des Géants »
Cette voix retentissant à nouveau, nous comprîmes que c’était les Arbres eux-mêmes qui conversaient à nos oreilles.
Devant nous des dizaines de feuilles c’était positionné formant un ovale parfait, au centre un nuage blanc se dessinait décrivant le visage d’un sage à la barbe blanche, nous regardant mon ami et moi, nous avons toute de suite compris que c’était l’âme de cet arbre géant.
Le Clan des séquoias, le Clan du figuier des Pagodes, le Clan des Cèdres et des Cerisiers du Japon, le Clan du Poivrier blanc du Penja et bien d’autres encore Clan des Cyprès de Zarathoustra, le Clan des Banyans, Alerces, Épicéas… Tous étaient représentés devant nous, autour de nous.
À leurs pieds des milliers de fleurs multicolores les abreuvaient de leurs Fragrances inégalées.
Papillons, Libellules, Paradisier de Carola, Touraco de Livingstone, Jardinier du Prince d’orange et Paradisier Royal volaient et tournoyaient autour de ses géants.
Ces oiseaux si beaux que le Monde avait créé, étaient là devant nous en train de danser alors qu’il est si difficile en réalité de les entrevoir si on essaie de les chercher, pour moi la danse du jardinier du Prince d’orange* qui aurait rendu jaloux le Roi de la Pope, est la plus stupéfiante et la plus incroyable à regarder me demandant encore ou un si petit oiseau allait chercher une énergie pareil à déployer pour séduire sa Belle. Je peux vous assurer pour ceux qui ne l’ont jamais vu que nous avons une chance incroyable de ne pas être obligé d’en faire autant pour séduire celle qui a fait vibrer notre cœur, sinon nous n’aurions aucune chance d’arriver à notre bonheur.
Mais au centre de ce tableau peint par la main de Dame Nature trônait le plus beau et le plus majestueux Géant de leur Clan, l’être de Pontus, celui-là même ou les Korrigans semblables aux lutins aiment à se promener parmi ces branches, cet arbre légendaire demeurant normalement dans la forêt de Brocéliande, était en fait l’Empereur de tous ces Clans.
Ce grand huit nous avait amenés là où personne n’était encore allé ou plutôt n’irait jamais.
Nous étions en plein ...
La Suite vous savez ou la trouver ...
Le Toit du Monde
Sans vraiment nous demander pourquoi, nous avions décidé pour une fois de suivre nos amis vers un lieu où ils devaient aller, sans nous donner plus de détails, ils nous avaient simplement dit que cela était la suite logique de notre histoire et que nous allions être étonnés et émerveillés une fois que nous y serions.
Nous étions donc en train de grimper la colline de Marpori, la fameuse colline rouge, cette colline ou plutôt le chemin s’y trouvant est comme une sorte de pèlerinage cher au Bouddhiste du Monde entier puisqu’en fait celui-ci vous emmène direct au fameux Palais du Potala, là où devait se rendre nos amis. Ce Palais abritait depuis des Siècles tous les Dalaï-lamas, jusqu’à ce jour fatal de 1959 ou le Dalaï-lama Tenzin Gyatzo 14e du nom, soit obligé de prendre la fuite suite à l’assaut de l’armée chinoise. Mais ce Palais restait un haut lieu du Bouddhisme pour toute personne qui le pratiquait et bon nombre de Moines y vivaient encore. De grandes cérémonies et de grandes fêtes Bouddhiques y étaient célébrées chaque année, car ce lieu restait et restera sacré.
Arrivant sur une plaine, nous vîmes pas très loin de nous un troupeau de Kiang en train de brouter, même pas affolée de notre présence ils nous regardaient un instant et continuaient finalement de gratter la neige pour trouver de quoi manger, l’un deux nous regardait plus instamment, je me dis tout de suite que ça devait être une demoiselle, car ces cils étaient si longs qu’il était dur de se tromper, de plus je trouvais que la courbure de son cou faisait entrevoir une féminité bien prononcée, son pelage était très soigné comme si elle le brossait tous les jours, sa couleur nuançait entre le crème et la couleur du café frappé, quant à ses sabots j’aurais dit ma foi qu’ils étaient bien cirés, plus elle nous regardait, plus je m’avançais, comme aimanté par son regard de biche, là un autre de ses congénères se détacha du groupe, s’avançant vigoureusement vers mon ami et moi, je vis que celui-ci par contre n’avait pas un regard à vouloir nous séduire bien au contraire, en fait on tentait de séduire sa belle, bougeant ses petites oreilles d’avant en arrière pour nous prévenir de rester courtois, je ne pus quand même m’empêcher de le trouver très mignon et de ce fait avons décidé de les laisser s’abreuver d’amour en toute tranquillité.
Un peu plus loin, nous entendions les chants des Lophophores resplendissants qui avaient fait leurs nids au ras du sol entre les buissons et les branches basses des arbres touffus, cet oiseau que l’on surnomme également Danphé est l’emblème national du Népal, pour ma part je trouve qu’il ressemble un peu au paon mâle sans la queue magnifique qu’il peut déployer.
Les chemins étaient assez faciles à monter et je dirais même qu’ils avaient été faits pour nos pieds.
Des chants d’oiseaux magnifiques se faisaient entendre, mais aucun d’eux ne se montrait, à croire qu’ils étaient timides ou ne voulaient tout simplement pas se montrer.
Bizarrement des tapis de fleurs étaient en train de pousser alors que la neige les faisait frissonner.
Au loin des sabots claquaient, mais aucun animal ne se montrait.
Jusqu’au moment où, arrivé au tournant d’un chemin, un rugissement se fit entendre, regardant de tous côtes, je ne vis que plaine immense et colline désertée. Au loin des Stupas de pierre avaient été érigés. Recouverts de Drapeaux de prière on pouvait se demander s’ils étaient là pour remercier la Montagne de ce qu’elle voulait bien nous donner, ou si c’était plutôt pour lui demander de nous protéger le long du chemin que l’on était en train d’emprunter.
D’un coup je vis mon ami s’approcher d’un tronc d’arbre énorme penché sur le côté, le voyant jonché au sol, je ne pouvais m’empêcher de me demander comment il avait atterri là abandonné de ses congénères, avait-il été le dernier survivant d’une forêt luxuriante il y’a quelques décennies. En y regardant de plus près nous découvrions mon ami et moi, trois petites têtes tachetées en train de gigotée en plein milieu du tronc, ils étaient si trognon que l’on avait qu’une envie c’est de les câliner.
Mais attention leur Mère guettait, blottit derrière le tronc elle les contemplait tels des joyaux.
C’était une magnifique Panthère des neiges tachetée, avec un poil brillant et épais ressemblant à ces Plaids pour Bébés que vous avez envie de vous mettre sur le dos quand l’hiver vous fait frissonner.
Normalement agile entre les rochers, elle avait élu domicile au ras du sol, ses bébés étant pour l’instant trop petits pour grimper.
Ne voulant pas les déranger et n’étant quand même pas très rassurés, nous décidions mon ami et moi de laisser ces gros chats grignoter les écorces d’arbres pour aiguiser leurs dents de lait en toute quiétude.
Sans vraiment faire attention au temps que nous avions passé à grimper, nous pouvions maintenant apercevoir les Bharals qui n’étaient qu’à quelques dizaines de mètres de nous de l’autre côté de la plaine. Se déplaçant avec une agilité déconcertante, nous les regardions courir sur une falaise pourtant si pentu que même le meilleur des grimpeurs, je pense, aurait eu du mal à l’escalader.
Là où ils vivaient, ils n’avaient guère de prédateur, car aucun animal n’était assez fou pour vivre à leurs côtés, le vide et les falaises étaient leur quotidien comme s’ils étaient nés pour vivre parmi les nuages, cela dit ça n’empêchait pas les mâles de combattre quand la saison des accouplements arrivait.
Nous arrivions maintenant sur une immense plaine qu’il était très facile à monter, étonnamment plus nous grimpions plus celle-ci se déployait de chaque côté.
À ne pas en croire nos yeux au bout d’un moment, nous avions rejoint le territoire des Bharals, ils étaient là à quelques mètres de nous. Étant descendus de leurs collines, certains étaient en train de brouter la mousse qui s’était accrochée sur les pierres pendant que d’autres léchaient le bas de la falaise pour en récolter le sel vital à leurs bien-être.
Nous contemplant avec curiosités nous en fîmes de même, l’un d’eux se détacha du groupe, s’avançant, il bougea la tête de haut en bas comme pour nous saluer, il avait de magnifiques bois recourbés qui luisaient sous le soleil, ses yeux dégageaient un respect et une tranquillité qui nous donnait une envie de douceur, la largeur de son torse donnait à penser qu’il était vigoureux et sa prestance ne pouvait trahir son autorité, a sa démarche et au pas de côtés de ses compagnons pour le laisser passer, nous comprimes tout de suite que c’était le Chef de son Clan.
Imposant, droit et fier, il nous scrutait se demandant sûrement ce que l’on était venu faire en bas de ces rochers.
Continuant notre chemin, quelques heures plus tard, se dressaient devant nous, une petite maison faite de torchis et de pierre enchevêtrée. Un gros toutou venant à notre rencontre vint nous dire bonjour avec une joie remarquée, son corps se dandinait tellement que même une vahiné n’aurait pas eût l’audace de l’imiter, quant à sa queue qui fouettait l’air, elle allait si vite qu’on aurait pu s’en servir pour monter des blancs en neige.
Sur sa gauche un petit enclos fait de branche d’arbre abritait quelques Yacks, tandis qu’à sa droite des ballotins de pailles séchaient au soleil.
Les murs de la maison étaient peints d’un rose délicat tandis que les fenêtres étaient d’un bleu soutenu. L’allée de l’escalier était remplie de pots de fleurs qui laissaient grandir et s’étoffer de magnifiques petites fleurs allant du jaune vif au rouge écarlate. Sur le perron de la maison, un carillon chantait à chaque chaque coup de vent, laissant filer de petit tintement ma foi fort agréable pour nos oreilles.
Au bout de quelques instants, la porte s’ouvra et une Dame d’un certain âge s’avança avec un grand sourire aux lèvres, nous souhaitant la bienvenue elle nous demanda de rentrer et que si cela nous disait elle nous invitait à boire le Thé à ses côtés.
Fatalement nous acceptions avec grand plaisir.
Rentrant dans sa demeure nous étions agréablement surpris par la chaleur douce qui envahissait la pièce. On pouvait apercevoir en son centre un gros feu de bois qui crépitait et qui était gentiment en train de se consumer pour chauffer une marmite en fonte ressemblant à une grosse Théière.
De chaque côté du feu des bancs étaient posés le long du mur, ils étaient recouverts de gros tissus ressemblant à des couvertures, des Dharmas de couleurs y était brodés invoquant la Divinité de la compassion chère aux Tibétains. Par-dessus trônaient de charmants petits polochons faits en poil de Yack qui donnait franchement envie de s’y installer.
La pièce était rectangulaire et une lumière douce y rentrait par une fenêtre qui se trouvait à l’opposée d’où on était. Une grosse étagère y était figée, on devinait aisément qu’elle était réservée pour la cuisine en y voyant les faitouts, les casseroles et les bocaux posés dessus.
Me tournant et regardant un coin de la pièce, j’y vis avec étonnement une grosse machine à coudre Singer datant des années vingt, cela était presque irréel, comment une machine pareille pouvait se retrouver au beau milieu du Tibet, de surcroît dans une petite maison isolée en plein milieu des Montagnes.
En fait, une fois bien installée sur un banc près du feu buvant ce fameux Thé au beurre de Yack, notre hôte nous expliqua qu’elle était une couturière renommée dans son village et qu’elle était également un très bon tailleur pour ses messieurs qui cherchait à être élégant, du coup c’est vrai qu’elle avait mis plus d’un mois et demi à monter à dos de tracteur, mais que sans cette machine rien ne serait possible. Elle nous proposa d’ailleurs si on le désirait de nous confectionner un costume à chacun avec grand plaisir.
Étant éreintés par notre journée et notre marche, nous demandions à cette charmante personne si on pouvait se permettre de passer la nuit dans la grange que l’on avait aperçu près de sa maison, elle accepta avec grand plaisir nous disant qu’en ce moment elle se sentait un peu seule, son mari et ses enfants étant partis au village vendre ses créations.
Nous passions donc la soirée à manger et à boire en sa compagnie, racontant chacun nos périples pour finir la nuit sur un gros matelas de paille rêvant à demain quand nous allions enfin toucher les murs sacrés du Potala.
Le lendemain matin, nous étions réveillés par une légère brise et une odeur de pain chaud qui venait jusqu’à notre nez, Jampo qui veut dire douce en Tibétains, nous attendait pour déjeuner, après la soirée que l’on avait passée, nous étions devenus beaucoup plus intime et la Dame nous avait permis de l’appeler par son prénom.
Nous servant un petit déjeuner très copieux, elle nous expliqua que pendant que l’on dormait, elle s’était permis de réciter des Soutras pour protéger notre voyage jusqu’au Potala et que du coup les Bouddhas nous accompagnaient.
Pour la remercier de cette chaleureuse invitation que nous avions eût le plaisir de passer en sa compagnie, nous décidions tous de partir plus tard et avec grand plaisir l’aidions comme les hommes n’étaient pas là, à couper tout son bois, mettre tout son blé à sécher sur le toit et surtout à traire très maladroitement les Yacks pour le lait.
Le temps passant, nous avions été obligés de nous dire au revoir, notre invité sachant que l’on allait bougé remplissait une dernière fois la tasse de Thé au beurre de Yack, la remerciant je m’approchais pour la boire, mais d’un geste délicat elle refusa, se levant, elle posa délicatement la tasse pleine sur le petit muret de l’escalier et m’expliqua qu’en fait, cela était une coutume au Tibet et en faisant cela elle était sûre qu’ un jour je reviendrais pour la boire, en attendant elle resterait là sur ce petit muret, jour après jour attendant à nouveau ma venue.
Après ce petit geste qui m’avait fort ému, car il était réservé qu’aux amis intimes, nous étions en train de reprendre notre route vers notre destination, rassurés des prières que Jampo avait récitées pour nous protégés.Un long chemin nous attendait, mais le soleil avait décidé de rester à nos côtés pour cette nouvelle journée. Plus la journée passait plus le soleil brillait jusqu’au moment où…
Devant nous majestueux et immense, posé en haut d’une Montagne se dessinait enfin le fameux Palais du Potala.
Nous étions arrivés dans la ville de Lhassa, là où il se présentait à nous, dans toute sa dignité.
Il était immense avec une prestance à couper le souffle, il descendait jusqu’au bas de la Montagne par des escaliers immenses de couleurs blanc formant comme un chemin consacré allant jusqu’au Temple.
La forme plate de chaque pierre entourant les escaliers ressemblait à un jeu de Domino géant qui était déjà tombé. Son cœur était d’un rouge distingué faisant contraste avec le blanc des escaliers, des centaines de fenêtres décoraient les murs de ce Palais, toutes de même tailles et bien alignées, à son centre de grandes Terrasses jaunes d’or se déployaient à chaque étage, autour d’elle des Drapeaux rouges flottait au vent portant le signe de l’infini tandis que sur les toits, là où seuls les oiseaux pouvaient se poser, de magnifiques tuiles dorées formaient de grandes courbes dans le ciel lui donnant ainsi une impression de légèreté, sous chacun de ses toits, une large bande marron glacé finissait la hauteur de chaque mur lui donnant un petit air de château médiéval. Seuls quelques petits Bâtiments étaient entièrement recouverts d’un jaune Safran.
Par endroit la roche peinte de la Montagne se confondait à la pierre des escaliers, faisant croire en fait que le Palais faisait partie de la Montagne et avait toujours été là, cela donnait l’impression que l’homme avait déblayé sa surface pour dévoiler ce que son cœur cachait en réalité.
Curieusement, les neiges éternelles n’étaient pas très présentes sur le Palais, malgré la hauteur où nous nous étions élevés, à croire que la main de Bouddha était là, juste au-dessus, pour le protéger.
On sentait quand même le modernisme à ses pieds, une route pavée y était déposée protégée par des barrières de chaque côté, les voitures ne pouvaient que suivre un trajet déterminé préservant ainsi son intimité. On n’avait tout de même pas oublié de poser des Stupas géants au beau milieu de cette route au futur naissant, histoire de ne pas défigurer ce lieu sacré. Le soir des réverbères posté tout du long, tels des gardiens protégeant la Grande Muraille, l’éclairait lui donnant ainsi un air de Monument historique et non plus un Palais sacré dédié à Bouddha et ses Dalaï-lamas.
Devant l’entrée de ce lieu saint, des buis et de petits arbustes formaient de grands rectangles de couleur ressemblant un peu à notre château de Versailles, tandis que sur l’un des côtés des moulins à prière dédiés au Pratiquant couraient tout le long formant de ce fait un contraste saisissant.
D’ailleurs en y regardant mieux, cela me faisait penser un peu au Japon et leurs fameux Torii que l’on avait eu la chance de visiter peu de temps auparavant, sauf que là le Monde physique se trouvait en bas alors que le Monde Spirituel se trouvait en haut.
S’arrêtant tous devant l’entrée du Palais, le petit moine nous invita à y renter et nous dit par la même occasion que notre périple touchait bientôt à sa fin.
Les escaliers se déployaient comme un mètre en bois que l’on n’aurait pas déplié sur sa totalité, par moment on débouchait sur de petites cours tranquilles, seules de grandes tentures noires brodées du sigle de l’infini d’un blanc clair frappaient le vent de toute sa vigueur, plus nous montions, plus un sentiment de réconfort nous envahissait, je n’arrivais pas à croire que j’étais en train de gravir les marches du Palais qui avait eût la chance de connaître la plus grande lignée de réincarnation de Dalaï-lama.
On pouvait sentir la spiritualité de chacun d’entre eux imprégnés dans ces murs, comme si l’Hora puissante qu’ils avaient dégagée était restée figée à jamais dans ce lieu.
Nous arrivâmes au bout d’un certain temps, après avoir gravi quelques escaliers, au centre du Palais. Pénétrant dans un des bâtiments qui se tenaient devant nous, nous nous demandions mon ami et moi, si nous étions arrivés dans un nouveau Chapitre, pourtant le réveil n’avait pas sonné depuis longtemps.
En fait nous étions en train de pénétrer dans un des lieux les plus anciens et les plus sacrés du Palais, là où notre Sainteté Tenzin Gyatzo, dernier Dalaï-lama à avoir eu la chance d’habiter ce Palais, avait procédé à maintes prières et processions concernant les plus grands de nos Bouddhas, là où il avait enseigné le Dharma* aux disciples de Bouddha et là aussi où il avait reçu bon nombre d’hommes important de ce Monde pour parler de la Paix.
Les murs étaient décorés des plus grands Bouddhas qui avaient été peints à la main. Amitâbha, Bhaishajyaguru et Avalokitésvara entrelacé entre les nuages se confondaient sur ces tableaux de pierre dont le fond était d’une couleur Ocre légèrement atténuée, les poteaux étaient recouverts de grandes Bannières Tibétaines multicolores ainsi que de drapeaux, ces fameux drapeaux de prières que l’on surnomme Chevaux du Vent tournoyait au vent tel des cerfs-volants pendant que d’autres descendaient du plafond. Des statues en Bronze et des représentations de Boddhisattva* ornaient la pièce de tous côtés alors qu’à nos pieds, un nombre déconcertant de coussins de Méditation recouvrait de grand Tapis représentant la Roue de la Vie.
Des Tangkas*, ces bannières montées sur des tiges de bois, se mélangeaient au Drapeau de Prière à chaque fois que le vent voulait les voir bouger pendant qu’il faisait frissonner légèrement les Katas*, ces petits foulards de soie, qui étaient posés près de la porte.
Réservés à notre Sainteté, les invités lui offraient par marque de respect et de compassion.
Le plus stupéfiant était le siège qui trônait comme ornement central de cette pièce, l’endroit même où notre Sainteté s’asseyait pour écouter les souhaits que ces visiteurs avaient à lui confier.
Nous étions là à l’intérieur de ce Palais sans trop y croire, me disant que l’un de mes souhaits les plus chers était en train de se réaliser.
Tout en gravant ce moment dans l’un des tiroirs de mes pensées, au rayon souvenir, j’avais envie que le temps s’arrête un moment histoire d’en profiter, histoire de pouvoir graver chaque détail de cette pièce pour ne rien oublier.
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